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(fr) Alternative Libertaire #347 (UCL) - Nous c'qu'on veut, c'est un plan d'urgence!

Date Mon, 25 Mar 2024 19:55:50 +0000


Depuis le 26 février a débuté un grand mouvement social dans l'éducation en
Seine-Saint-Denis. C'est le fruit d'un travail de mobilisation élaboré par
les syndicats de lutte commencé dès le mois de septembre 2023. ---- Dès
septembre, des grèves ont eu lieu dans plusieurs établissements du 93,
notamment pour protester contre l'interdiction de l'abaya et les manques de
personnels. Une intersyndicale a décidé de se réunir pour construire un
mouvement collectif et unitaire. La FSU, la CGT, la CNT et Sud Education
ont décidé de lancer un grand recueil de doléances pour construire un
revendicatif commun destiné à servir de base à une mobilisation. Sur le
modèle de la mobilisation victorieuse de 1998, il a été décidé d'exiger de
nouveau un Plan d'urgence pour l'éducation dans le 93.

Un mouvement, ça se construit...

Un questionnaire a permis de recenser les manques de moyens. Il en ressort
que le 93 a besoin de 358 millions d'euros et de l'embauche de 5200
enseignant·es, du renforcement des pôles médicaux et sociaux par une
embauche de 200 infirmier·es, médecins et assistant·es sociales, de 1055
postes en vie scolaire et de 2200 AESH. Concernant les locaux insalubres
(infestations de nuisibles dans 30 % des écoles) et mal isolés (70 % des
collèges), l'intersyndicale demande un autre collectif budgétaire[1]pour un
grand plan de rénovation et d'investissement.

Tout le monde connaît l'état catastrophique du système éducatif public dans
le 93. Pour autant, ce travail sert concrètement à la construction de la
mobilisation et la crédibilise. Les militant·es syndicaux ont sillonné le
département pour populariser ce qui n'était encore qu'une campagne pour un
plan d'urgence. Ils et elles ont organisé des tournées et des réunions
d'information syndicale, des campagnes de mails coordonnés, etc. Le 21
décembre, une conférence de presse et un meeting ont été organisés à la
Bourse du Travail départementale à Bobigny pour publiciser le chiffrage des
doléances et lancer la mobilisation, avec le soutien de la CGT, de la FSU
et de Solidaires.

En janvier et février, le travail de fourmi a continué et l'idée de ne pas
faire la rentrée après les vacances d'hiver a émergé. Les chiffres de la
grève nationale du 1er février ont encouragé les militant·es en ce sens et
les annonces de Gabriel Attal (réforme du choc des savoirs) puis les
déclarations de l'éphémère ministre Oudéa-Castera sur l'école publique ont
attisé les braises.

Et si le 93 ne faisait pas sa rentrée?

De fait, la grève de la rentrée du 26 février a été un succès avec 60 % de
grévistes en moyenne dans le 2d degré. De nombreux établissements ont voté
la reconduction, des AG ont lieu dans plusieurs villes du département,
parfois à des endroits où il se passe peu de choses (à Aulnay-sous-Bois par
exemple). De plus, à l'issue d'un rassemblement de 700 personnes à côté du
Lycée Stanislas à Paris, une assemblée générale (AG) départementale a réuni
150 enseignant·es qui ont voté la reconduction de la grève pour le
lendemain.

Le 27 février, le rassemblement devant la direction départementale de
l'éducation nationale a été un succès, tout comme l'AG départementale. À
partir de ce moment-là, l'AG et l'intersyndicale n'ont cessé d'appeler à la
grève reconductible et à sa massification. Cela a été le cas le 7 mars avec
une augmentation du nombre de grévistes (60 % dans les collège et lycées et
45 % dans les écoles) du nombre de personnes en manifestation (plusieurs
milliers) et en AG. Petit à petit, le mouvement a agrégé les parents
d'élèves qui organisent des rassemblements le soir ou des manifs du samedi
dans les principales villes du 93.

Le jeudi 14 mars, des cortèges ont afflué de 8 points de départ dans le
département pour converger à 5000 vers la préfecture. Du jamais vu depuis
plusieurs décennies ! Le lendemain, ce sont les parents qui ont organisé
une opération « écoles, collèges et lycées déserts » dans tout le
département.

Le mouvement semble devoir durer, fort de son organisation en AG
respectueuses des mandats des établissements et des villes qui se
réunissent systématiquement en amont des AG départementales, tenant bon le
cap des revendications locales pour un plan d'urgence du 93 articulées aux
revendications contre les réformes «choc des savoirs».

La situation révoltante et la jeunesse d'une partie importante des
personnels donne du ressort à la mobilisation, mais elle n'est pas égale
dans l'ensemble du département. La grève reconductible est en fait
majoritairement perlée. C'est ce qui permet aussi que la mobilisation dure
depuis 3 semaines au moment où cet article est écrit. Une partie de sa
réussite tient aussi au fait qu'elle est concrète et parle aux
travailleur·ses aussi bien qu'aux usagèr·es. Pour autant la marche est
haute : les victoires de 1998 et 2015 se sont faites sous des gouvernements
sociaux-démocrates. Face à la droite qui refuse de céder face aux aux
mobilisations sociales, il va falloir amplifier le rapport de force.

La casse assumée de l'enseignement public

Malgré l'ampleur de la mobilisation, le soutien de la FCPE et celui des
élu·es NUPES, la réponse des autorités hiérarchiques est inexistante et
méprisante. Ainsi, ni le directeur départemental, ni la rectrice, ni même
le cabinet ministériel (qui a reçu l'intersyndicale le 15 mars) ne veulent
rien lâcher : pas le moindre million, ni même un déblocage de postes. Quand
on sait que le SNU et le port de l'uniforme couteraient plus de 4 milliards
d'euros, on touche du doigt la réalité des choix politiques faits par le
gouvernement. De l'argent public, il y en a également beaucoup dans les
caisses des établissements privés dont le financement est assuré à plus de
70 % par l'État.

« Du fric pour l'école publique ! Du pèze pour le 93 ! » est l'un des
slogans les plus scandés de ce mouvement. Si la reconduction de la grève
annoncée après le 19 mars s'enracine et s'amplifie, on peut s'attendre à un
printemps très chaud dans le 93 et peut être partout ailleurs en France
dans l'éducation nationale!

Des profs communistes libertaires du 93

Notes:
[1]Des moyens supplémentaires issus du budget de l'État.

https://www.unioncommunistelibertaire.org/?Nous-c-qu-on-veut-c-est-un-plan-d-urgence
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