|
A - I n f o s
|
|
a multi-lingual news service by, for, and about anarchists
**
News in all languages
Last 30 posts (Homepage)
Last two
weeks' posts
Our
archives of old posts
The last 100 posts, according
to language
Greek_
中文 Chinese_
Castellano_
Catalan_
Deutsch_
Nederlands_
English_
Francais_
Italiano_
Polski_
Português_
Russkyi_
Suomi_
Svenska_
Türkurkish_
The.Supplement
The First Few Lines of The Last 10 posts in:
Castellano_
Deutsch_
Nederlands_
English_
Français_
Italiano_
Polski_
Português_
Russkyi_
Suomi_
Svenska_
Türkçe_
First few lines of all posts of last 24 hours
Links to indexes of first few lines of all posts
of past 30 days |
of 2002 |
of 2003 |
of 2004 |
of 2005 |
of 2006 |
of 2007 |
of 2008 |
of 2009 |
of 2010 |
of 2011 |
of 2012 |
of 2013 |
of 2014 |
of 2015 |
of 2016 |
of 2017 |
of 2018 |
of 2019 |
of 2020 |
of 2021 |
of 2022 |
of 2023 |
of 2024
Syndication Of A-Infos - including
RDF - How to Syndicate A-Infos
Subscribe to the a-infos newsgroups
(fr) Union Communiste Libertaire (UCL) - 8 Mars 2024 - Désarmons le patriarcat!
Date
Fri, 15 Mar 2024 20:12:29 +0000
Le 8 mars est une date importante de mobilisation pour le mouvement
féministe. Cette année, et c'est une première, un appel intersyndical
large à la grève du 8 mars ancre davantage les questions féministes dans
les préoccupations syndicales. Dans nos syndicats, avec le mouvement
féministe, saisissons-nous du 8 mars pour organiser le désarmement du
patriarcat! ---- Même si on ne connaît pas encore l'impact réel de cet
appel large, c'est positif. D'autant plus dans le contexte réactionnaire
que nous traversons: l'allocution de Macron lors de ses «voeux aux
français» aux relents masculinistes, racistes, autoritaires et
patriotiques est inquiétante. L'est tout autant le dernier rapport du
Haut Conseil à l'Egalité (HCE) où «plus d'un homme sur cinq de 25-34 ans
considère normal d'avoir un salaire supérieur à sa collègue à poste égal».
La grève féministe
Cette année, les organisations féministes comme les syndicats se sont
donnés les moyens de réussir cette journée de grève. L'appel unitaire
national «8 mars 2024: face aux attaques du gouvernement, des droites et
extrêmes droites, partout les femmes résistent» est largement
partagé[1]. La tribune diffusée par Nous Toutes dénonce ce même climat
réactionnaire et le backlash en cours dans notre société: «Il faut nous
faire taire car nous rappelons sans cesse que les violences de genre
sont systémiques et que l'État est complice de leur perpétuation».
Un appel intersyndical (CGT, CFDT, FSU, UNSA, Solidaires) à la grève ce
8 mars a été publié le 19 février, faisant de cette date une journée de
mobilisation interprofessionnelle[2].
La CGT au niveau confédéral se saisit pleinement de cette date et a
produit du matériel de qualité. Ces impulsions «d'en haut» vont
certainement se traduire concrètement au niveau local de façons
diverses. Mais elles donnent un vrai élan et de la légitimité aux
militant·es pour construire avec des moyens syndicaux cette grève sur le
terrain.
La question du travail des femmes et celle des secteurs dans lesquels
elles sont majoritaires reste prépondérante[3]. Le patriarcat est
tellement habitué à compter sur le travail gratuit des femmes pour
fonctionner que quand les femmes continuent de manière salariée le
travail qu'elles font à la maison (soin, éducation, ménage, courses),
elles sont sous-payées, précarisées, et leur fonction sociale
dévalorisée. Ces métiers essentiels à la société sont aussi ceux à très
forte pénibilité et la cause du développement de nombreuses maladies.
Combien de temps les femmes devront-elles sacrifier leur vie au profit
de celles des autres?
Les deux dernières grandes mobilisations contre la réforme des retraites
ont permis de mettre en relief les questions des faibles pensions des
femmes et des inégalités salariales, et l'épidémie de covid a mis en
lumière les métiers du soin et du lien, occupés majoritairement par des
femmes[4]. Les questionnements autour des secteurs féminisés ont
fortement émergé à ce moment-là, se sont démocratisés et sont enfin
envisagés comme pouvant faire partie du nécessaire rapport de force face
au patronat. Un vaste chantier s'est ouvert et les récentes déclarations
de Macron sur le «réarmement démographique» en ouvre d'emblée bien
d'autres. Si nous pouvions éviter de rejouer la grève des ventres...[5]
La rhétorique guerrière de Macron
Dans sa dernière allocution, Macron a développé toute une rhétorique
guerrière autour du réarmement. À travers l'emploi du terme «réarmement
démographique», il a renvoyé les femmes à leur fonction reproductrice
mais pas seulement. Il faut mettre en perspective ce discours avec la
dernière loi Darmanin, l'annonce de l'Agence Régionale de Santé de
Mayotte disant que des ligatures des trompes seraient proposées aux
jeunes mères arrivant à l'hôpital, ou la récente mise en cause du droit
du sol sur ce territoire. Le gouvernement énonce entre les lignes qu'il
faut à la fois limiter l'immigration et soutenir la reproduction des
femmes blanches et des familles hétérosexuelles françaises.
Tous les 8 mars, nous participons à la construction de la grève
féministe. Ce jour-là, il s'agit de se mettre en grève au travail comme
à la maison, de refuser de produire et de reproduire. Avec tous les
conflits armés en cours, et les populations qui subissent la fureur de
leurs dirigeants, nous ne pouvons que nous replacer dans une perspective
internationaliste et montrer notre solidarité avec toutes celles et ceux
qui vivent dans un pays en guerre[6], ou qui subissent de plein fouet la
répression.
Mais face aux nouvelles injonctions natalistes de Macron et tout le
vocabulaire belliqueux de réarmement qu'il diffuse, des pans entiers de
réflexions se sur-ajoutent comme par exemple: la place de l'État et de
ses fonctions régaliennes dans notre société, l'abolition des
institutions mortifères telles que la prison, la police et l'armée, le
lien entre logique patriarcale, logique de guerre, militarisation de la
société et domination imposée aux femmes[7].
S'il paraît aujourd'hui fondamental de continuer à imaginer d'autres
modèles de parenté et d'autres manières de faire famille, il paraît tout
autant fondamental d'envisager d'autres manières de faire société. Face
à la propagande politique et culturelle réactionnaire du moment, nous
devons diffuser un contre-discours émancipateur, nous défaisant du
capitalisme, de ses infrastructures, de ses institutions étatiques. Pour
les désarmer, il va falloir lutter ensemble et ce 8 mars peut en être
une étape.
Anne (UCL Montpellier)
Notes:
[1]Nous sommes signataires de ce texte que vous pouvez retrouver sur
notre site ou sur Grevefeministe.fr.
[2]Se reporter aux sites des différents syndicats et notamment au
#UnJourSansNous.
[3]L'UCL a produit une brochure au sujet des secteurs féminisés en 2022.
[4]Une étude IRES CGT souligne l'enjeu de la revalorisation de ces
secteurs pour l'égalité femmes-hommes
[5]À la fin du XIXe siècle, les néomalthusiens appelaient à la «grève
des ventres», afin de cesser de recomposer sans cesse le contingent de
«chair à patron», «chair à canon», «chair à plaisir», destinées -
l'usine, la guerre ou la prostitution - réservées aux enfants des
prolétaires.
[6]Le tract de l'UCL publié à l'occasion du 25 novembre 2023 aborde la
question des la guerre et du patriarcat.
[7]Se reporter sur ce sujet aux travaux d'Andrée Michel, aux luttes
féministes des années 70 et 80 contre les complexes
militaro-industriels. Voir également le livre Des femmes contre des
missiles, d'Alice Cook et Gwyn Kirk, éditions Cambourakis, 2016.
https://www.unioncommunistelibertaire.org/?8-Mars-2024-Desarmons-le-patriarcat
_________________________________________________
A - I n f o s
informations par, pour, et au sujet des anarchistes
Send news reports to A-infos-fr mailing list
A-infos-fr@ainfos.ca
Subscribe/Unsubscribe https://ainfos.ca/mailman/listinfo/a-infos-fr
Archive: http://ainfos.ca/fr
A-Infos Information Center