A - I n f o s
a multi-lingual news service by, for, and about anarchists **

News in all languages
Last 40 posts (Homepage) Last two weeks' posts

The last 100 posts, according to language
Castellano_ Deutsch_ Nederlands_ English_ Français_ Italiano_ Polski_ Português_ Russkyi_ Suomi_ Svenska_ Türkçe_ The.Supplement
First few lines of all posts of last 24 hours || of past 30 days | of 2002 | of 2003 | of 2004 | of 2005

Syndication Of A-Infos - including RDF | How to Syndicate A-Infos
Subscribe to the a-infos newsgroups
{Info on A-Infos}

(fr) Analyse du resultat du referendum

Date Wed, 8 Jun 2005 13:35:24 +0200 (CEST)


La victoire du non et son ampleur montrent que la majorité des gens font
le lien entre leurs conditions de vie et la politique néolibérale mise en
oeuvre par les différents partis gouvernementaux et la construction
européenne. Ce référendum montre un clivage de classe au sein de la
société, entre ceux ayant intérêt à ce que le capitalisme continue son
évolution ultra-libérale et la majorité qui n'en peut plus de la
précarité, du chômage, du renforcement de l'exploitation de la force de
travail, de la misère, de la destruction des services publiques... Si on
le compare avec le scrutin du 21/04/02 (Le Pen présent au deuxième tour),
on peut émettre l'hypothèse, par exemple dans la Région Nord/Pas de
Calais, que les voix ayant manqué à Jospin se retrouvent globalement dans
le non ce 29 mai.

L'ensemble des élites (politiques, médiatiques et financières) traverse
une crise de représentativité d'une très grande ampleur. Chirac vient de
nous en donner la confirmation. Les nominations de Villepin et de Sarkosy
au gouvernement montrent qu'il n'a pas l'intention de changer de
politique et qu'il prépare l'outil répressif en cas de mouvements
sociaux. Le sécuritaire et la xénophobie seront les deux piliers de
l'hôte de Matignon.

Personne ne croit plus au discours présidentiel sur la lutte contre le
chômage, voire sur la fracture sociale. Depuis près de 30 ans, on ne
cesse de nous seriner que le chômage est un drame national. En fait de
drame, les gouvernements de droite et de gôche ont dérèglementé
l'exploitation de la force du travail au profit des capitalistes :
baisses des charges, subventions des embauches, réductions des allocations
chômage, allégement du code du travail pour faciliter les licenciements,
flexibilité, annualisation du temps de travail, recul de l'âge de la
retraite... Depuis 30 ans nos conditions de vie et de travail n'ont cessé
de se dégrader ! Depuis 30 ans, les flux migratoires seraient à l'origine
des remises en cause des acquis sociaux ! C'est bien le MEDEF et les
lobbies de Bruxelles et des USA qui imposent leurs diktats aux ténors
politiques sensés nous gouverner !

Fondamentalement n'assistons nous pas à l'émergence d'une crise aussi
profonde que celle qu'a connu l'Occident au XVII et XVIII^éme siècles ?
La bourgeoisie peut-elle encore faire partager son modèle social à
l'ensemble de la population ? En cas de crise majeure, ne fera-t-elle pas
appel à des forces politiques réactionnaires, en désespoir de cause, afin
de maintenir son ordre social ?

Pour l'heure, il importe de poser la question de l'alternative au
capitalisme, de la rupture avec celui-ci.

Il nous faut reprendre les débats de fond, comme celui sur le chômage :
pense-t-on qu'on puisse répondre à ce problème par la création d'emplois
? Autrement dit, est-il réaliste qu'à brève échéance (2 ou 3 ans) il y
ait 400 000 ou 500 000 chômeurs, comme dans les années 60, le reste de la
population active ayant des emplois garantissant un avenir social,
c'est-à-dire en allant à l'encontre du modèle anglo saxon (le chômage aux
USA et en GB, si l'on regarde les chiffres officiels, recule mais la
pauvreté augmente en raison de la précarité)?

De même, voulons nous vivre dans une Europe forteresse, ou bien espérons
nous un monde ouvert et solidaire, remettant en cause les rapports
Nord/Sud/Est ? Pouvons nous continuer à accepter que les richesses soient
accaparées par aussi peu de gens ? Ne faut-il pas redéfinir un nouveau
partage de celles-ci fondé sur l'égalité et la solidarité ?

Le productivisme nous mène droit dans le mur : destruction de la planète
et misère sociale. La décroissance est une piste de recherche
d'alternatives tant au niveau de la redéfinition de la place de
l'économie dans la société, que dans l'imagination nécessaire à penser de
nouveaux rapports sociaux, mettant au centre la politique, au sens
étymologique. Une des questions fondamentales porte sur les formes
d'organisation sociale : comment s'organiser socialement pour les
personnes composant une société connaissent et maîtrisent leurs conditions
d'existence ? Comment ces mêmes personnes déterminent les raisons de
vivre ensemble et non plus que ce soient des élites le faisant pour leurs
propres intérêts ?

Juin 2005

JC
_______________________________________________
A-infos-fr mailing list
A-infos-fr@ainfos.ca
http://ainfos.ca/cgi-bin/mailman/listinfo/a-infos-fr


A-Infos Information Center