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(fr) Alternative Libertaire #359 (UCL) - Pédocriminalité: 30 ans de viols pédocriminels, 300 victimes et le silence
Date
Wed, 23 Apr 2025 17:19:09 +0100
Depuis le 24 février et jusqu'à début juin se tient à Vannes un procès
que l'on voudrait hors norme. Mais la norme c'est que les hommes
violent. On a à peine dépassé la sidération face aux 83 violeurs de
Mazan qu'il faut faire face au procès de 300 viols sur enfants commis
par un seul homme, connu pour son comportement pédocriminel depuis déjà
bien longtemps. Au moment où le procès démarre éclate l'affaire de
l'école Bétharram avec plus de 100 plaintes. La pédocriminalité est
tolérée, le silence a couvert les agissements de Joël Le Scouarnec, ceux
des curés enseignants de l'école, et combien d'autres encore? ---- Les
victimes présentes au procès sont 299, l'une d'elle a subi deux viols,
elles avaient en moyenne 11 ans et pour 256 d'entre elles, moins de 15
ans. Ce sont 158 garçons et 141 filles. Toutes et tous parties civiles
contre l'ex-chirurgien, le notable, accusé de 189 agressions sexuelles
aggravées et 111 viols aggravés, commis de 1989 à 2014, dans plusieurs
établissements où Le Scouarnec exerçait en tant que chirurgien
spécialisé en chirurgie viscérale et digestive.
Un itinéraire permis par la tolérance des institutions
Il commence à exercer son métier en 1983, on a mention de viols dans ses
carnets dès 1989, il exercera dans plus de 25 établissements.
En 2005, il a 55 ans et il est arrêté après que des traces de sa carte
bancaire aient été trouvées sur des sites pédopornographiques dans le
cadre d'une enquête internationale. Il reconnaît les faits, dit avoir
arrêté. Les gendarmes ne trouvent rien à son domicile qu'il n'occupe
plus vraiment et ne perquisitionne pas son bureau. Il est respectable et
il reconnaît une période révolue d'égarement. Il est condamné à quatre
mois de prison avec sursis sans interdiction d'exercer auprès de
mineur·es, ni injonction de soins. Son casier judiciaire ne sera pas mis
à jour, lui permettant de continuer sa carrière. Sa femme le quitte mais
il n'y a pas de divorce.
En 2006, un psychiatre de l'hôpital de Quimperlé où exerce Le Scouarnec,
alerte la direction sur sa condamnation et sa dangerosité. DDASS[1],
ordre des médecins, direction de l'hôpital, ministère de la santé, les
instances concernées sont alertées, des collègues savent. Il continue
malgré tout d'exercer. En 2008, il est recruté à l'hôpital de Jonzac, en
Charente-Maritime et là non plus aucune mesure n'est prise. Il y
exercera jusqu'à son arrestation pour une première affaire en 2017 après
la dénonciation du viol qu'il a infligé à sa voisine de 6 ans. Bravo aux
parents de cette enfant qui l'ont entendue, crue et défendue, et bravo à
la gendarme qui a accueilli et cru leurs paroles.
Cette arrestation permet la découverte de plusieurs milliers de photos
et vidéos pédocriminelles, parfois d'une extrême violence; de nombreuses
poupées, du poupon à l'enfant, certaines avec un godemiché attaché; et
de ses journaux où il a consigné les faits et les identités. Il est
renvoyé aux assises en 2019 pour le viol de sa petite voisine, de 2
nièces et d'une ancienne patiente, il sera condamné en 2020 à quinze ans
de prison, peine assortie d'une injonction de soins, il est beaucoup
trop tard. En 2020 également, il est mis en examen dans la nouvelle
procédure concernant 312 ancien·nes patient·es.
Et début 2025 le procès a enfin lieu. L'ordre des médecins, qui n'a rien
fait, a eu le culot de se porter partie civile au procès. Peut-être
espère-t-il être indemnisé de son incompétence...
Le silence des proches
En 1996, son épouse constate son attirance pour les fillettes, et lui
demande de détruire tout son matériel pédopornographique gardé à la
maison[2]. Il écrit dans son journal avoir détruit le récit de 10 ans
d'agressions. Elle fera désormais chambre à part et gardera le secret.
Il ne viole pas qu'à l'hôpital. En 1997, sa soeur à qui elle s'est
confiée lui raconte l'avoir surpris embrassant les fesses de sa fille,
ils ne l'ont plus jamais laissé seule avec lui. Un peu plus tard, sa
belle soeur (la soeur de Le Scouarnec) lui raconte les agressions
relatées par ses filles, et sa simple demande qu'il se soigne. L'épouse
dira que tout va bien, que c'est du passé. Les fillettes insisteront
plus tard pour que les grands-parents soient informé·es, ils demandent
le silence, de ne pas «détruire la famille». Les repas du dimanche ont
continué, malgré les pleurs.
Interrogées en 2017, elles porteront plainte et auront accès à la
description écrite des agressions subies. À la même période, il agresse
le fils d'un couple ami, ils ne se verront plus mais rien ne sortira.
D'autres ami·es s'éloigneront pour les mêmes raisons, toujours dans le
silence. À partir de 2003, il vit seul près de son nouveau lieu de
travail, toustes ses proches se sont éloigné·es mais personne n'a rien
dit publiquement, pas de plaintes, pas de dénonciations, il peut
tranquillement continuer à violer sur son lieu de travail.
Des victimes maltraitées
Dans les années 70, des intellectuels expliquaient doctement (mais à
contre courant de la société) que les enfants pouvaient désirer les
adultes et être consentants à des relations sexuelles avec eux[3]. Ce
temps est révolu et les rapports pédosexuels sont considérés comme ce
qu'ils sont: des abus, des violences, des crimes. Pourtant le silence
persiste et les enfants, victimes ou témoins peinent encore à être crus.
Si tout le monde avait pris les mesures qui s'imposaient pour empêcher
Le Scouarnec de nuire dès les premières agressions connues, dès la
première arrestation, déjà tardive dans son parcours, si personne
n'avait couvert ses actes de pédocriminalité, tant de victimes n'en
auraient pas été. Beaucoup des viols ont été commis sous anesthésie,
mais ont laissé quand même des souvenirs et des traumatismes, des
souffrances inexpliquées. La plupart des victimes ont appris avoir été
violées par une convocation à la gendarmerie, certaines sans précaution,
sans accompagnement, d'autres ont appris le procès et sa date par la
presse et ont réalisé être concernées.
Pendant le procès les victimes sont reléguées dans un amphithéâtre loin
de leurs avocat·es et de la salle d'audience, parce qu'elles sont trop
nombreuses. Gageons que pour 300 victimes d'un attentat terroriste
islamiste, la justice aurait trouvé un local pour que tout le monde
puisse assister au procès dans des conditions dignes: suite aux
attentats de 2015, une salle d'audience temporaire exceptionnelle de 550
places avaient été construite spécialement pour le procès.
Christine (UCL Sarthe)
1. Direction départementales des affaires sanitaires et sociales,
ancêtre des Agences régionales de santé (ARS) créées en 2010.
2. Marika Mathieu, L'impuni: histoire d'un déni collectif, Studiofact, 2025.
3.
https://www.radiofrance.fr/franceculture/quand-des-intellectuels-francais-defendaient-la-pedophilie-2026242.
Il est important de noter que les communistes libertaires ne faisaient
pas exception: Daniel Guérin fut cosignataire de plusieurs tribunes
défendant la sexualité avec les mineur·es.
++++
VSS sur mineur·es: les chiffres
Si les violences sexistes et sexuelles sur les enfants et adolescent·es
sont tues, elles n'en sont pas moins effroyablement communes. Pour
donner un aperçu de l'ampleur du problème, on estimait en 2023 qu'en France:
* 160 000 enfants sont victimes de violences sexuelles chaque année,
soit 2 à 3 par classe d'école, ou encore un enfant toutes les trois minutes;
* 5,4 millions d'adultes en ont été victimes dans leur enfance, soit
près d'une personne sur 10;
* Près de 40% des violences sexuelles avant 18 ans ont lieu avant l'âge
de onze ans;
* 96% des agresseurs dans le cas des VSS commises sur des mineur·es sont
des hommes;
* Dans le cadre familial, l'âge médian des victimes est de 7 ans pour
les filles et 8 ans pour les garçons; une victime d'inceste sur quatre
avait moins de 5 ans au moment des faits;
* Dans leur enfance, 13% des femmes et 5,5% des hommes ont subi des
violences sexuelles. 4,6% des femmes et 1,2% des hommes, des violences
incestueuses.
Ces chiffres sont disponibles sur le rapport de la CIIVISE de novembre
2023, le dossier de presse de septembre 2023 de la campagne
gouvernementale de lutte contre les violences sexuelles faites aux
enfants, le sondage de l'Ined de juin 2023 sur les violences sexuelles
durant l'enfance et l'adolescence.
https://www.unioncommunistelibertaire.org/?Pedocriminalite-30-ans-de-viols-pedocriminels-300-victimes-et-le-silence
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